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dimanche 8 août 2004



"Quand je pense au nombre de personnes que je connais et qui sont allées à l'HP et/ou suicidaires multi-récidivistes, ça me fait chelou."



Bons baisers de Paris. 


Deux jours enfermés à tenter de me confondre avec mes draps, à devenir un oreiller, à décider que non je n'ouvrirai pas cette bouteille de blanc qui se morfond au frais, à me demander comment payer le loyer, à ne pas déposer ce chèque d'aneth.net, à m'abrutir de télé et de jeux vidéos idiots.

De la dernière sortie je retiens :
"Que peut-il y avoir de plus vulgaire qu'un mec avec des pantacourts propres, des mules large bande en cuir, un tee-shirt sans manche (le débardeur 2004), une casquette de grand-père relookée en blanc, un lecteur mp3 au cou, un brillant à l'oreille et un sourire blanc sur son visage bronzé?"

Et sinon aujourd'hui:

"Les nouveaux locataires ont mis des géraniums aux fenêtres de l'ancien appartement d'Alex et de son mari."
En allant chez Alexandre /Régis/Laureen/Nawel/le refuge de l'été.

Je suis chez chez Alexandre /Régis/Laureen/Nawel/le refuge de l'été, fume un joint, surfe. Nawel dort, Laureen et Alexandre sont partis préparer leurs vacances dans un village punk cévenol, le soleil tape sur la terrasse, je relis "Génie Divin".

jeudi 5 août 2004


Un poil lourd, mon amour. 


"_ Ho toi ici, tu viens d'où? Tu sors de chez, hum hum, Timothy?
_ Non, Marie-Laure. Ca va?
_ Oui oui, tu fais quoi? Tu veux boire un verre? Y'a Christian qui m'attend à côté.
_ C'est gentil mais j'ai pas le temps...
_ Ah tu vas où? Tu vas chez, heu, Timothy?
_ Non je vais à une conférence idiote.
_ Ah bon mais tu ne vois pas ce Timothy?
_ Si ce soir à 21h."

Dialogue impromptu avec Denis devant le DAB de l'agence qui héberge nos comptes respectifs, celle proche de l'appartement où nous vivions.

Manque son sourire narquois, son air de gamin qui fait une mauvaise blague, le léger énervement qui semble désormais caractériser nos relations, la sueur sur son torse dévoilé, sa visible déception après la confirmation d'un nouveau rendez-vous.


lundi 2 août 2004


Grande nerveuse 


Je sors d’aneth.net énervé. Je n’ai pas été payé assez et surtout pas en liquide, je ne sais quoi faire de ce chèque. Je rejoins Laureen et Julien qui vendent la bibliothèque de la miss chez Gibert. Mercedes noire, lunettes de soleil vulgaire, c’est un peu parfait. Trois sacs tati de bouquins, nous entrons chez Gibert, pouf Agnès aussi vient financer ses vacances, je crie « c’est bien fait pour toi, tu te caches mais dieu a voulu que nous te rencontrions allons boire une verre ». Je bois beaucoup trop vite dans ce bar rue de l’école de médecine, appelle MLT pour lui dire que je serais en retard, décide de griller toute la thune sortie pour payer le téléphone. Le soleil tombe doucement, Julien ce grand mutique dit quelque chose comme « it’s almost perfect » j’acquiesce. Et puis ça part en vrille, Laureen me trouve déjà trop agressif, je saute dans un taxi, reste en contact téléphonique tout le temps, cours chez MLT, bois trop, insulte Denis pendant de longues minutes, le rappelle pour continuer, perds la mémoire et l’argent qui me reste.
Lever glauque, messages craintifs de Denis et de MLT. Denis me dit qu’il ne s’est rien passé mais que lui passera chez moi aujourd’hui, je décide de faire la moule sur mon lit, ne m’habille pas, ne me lave pas. Je me retranche. Denis arrive, nous moulons tranquillement à moitié à poil, habitudes intimes. Je n’arrive qu’à hurler en rigolant « tu t’en vas de moi ». Nous ne faisons rien, MLT me sermonne au téléphone, j’ai effrayé sa sœur et son amie hier soir, Julie appelle très gentiment, La gouche aussi. She is back in town, nous nous verrons ce soir avec Pierre P nouvellement célibataire. Apéro party de nouveau, nous mangeons mal dans une gargote infâme avec terrasse. J’explique à Fabianny la rencontre avec Timothy, cette baise, certainement une des meilleurs de ma vie. Cette envie de le revoir. Denis fait mine de sourire puis attaque : je baise de manière égoïste, il s’éloigne de moi et c’est normal, je suis insupportable, je dois me faire soigner, je ne sais pas aimer. Mini crise de nerfs sur le mode « tu peux t’en aller mais tu n’es pas obligé de me cracher à la gueule pour le faire ». Il s’en va, nous descendons chercher de quoi se finir minable tranquille, je pleure en disant que je ne supporte plus d’être utilisé comme déversoir à merde pour les gens, ne me rends pas compte que, bourré, je fais exactement la même chose. Nous nous retrouvons avec Fabianny à cet endroit, toujours le même, la bulle protectrice de notre amour. Un dernier coup de fil à Laureen pour lui dire que la séance d’amour ambiant de ce soir, la mise au point avec Denis, la présence de gens chers m’ont calmé, que de nouveau je souris.

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