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dimanche 27 juin 2004


Une gay pride 


Je me lève maladroitement vers 13h. Café au radar. Check, tout est clean, je regarde les deux tableaux ébauchés hier soir, manque des choses mais bon début. Je suis content. Me mouche, du sang coagulé. Se faire baiser comme une trainée sur le terre plein central de Nation c'est bien mais le poppers me tuera le nez. Café, radio. Nova retransmet ce qu'il se passe à environ 100 mètres de chez moi. Café, bla avec Laureen sur msn. Je décide d'aller voir l'arrivée sur la place de la Bastille et de rejoindre Laureen pour l'apéro. Une gay pride, bruyante, vulgaire, festive, heureuse. Je n'ai pas l'envie de me taper ça seul. Avance un peu quand même. Lunettes de soleil, walk-man, pas de sourire, début de crise de claustro, suées. Je me casse sans même m'être offert la traditionnelle bière.
Métro, dindes, odeurs de sueurs, aisselles découvertes, tee-shirts sans manches. Me dis que si on avait cramé Nouchet pour son horrible beaufferie s'eût été préférable plutôt que juste pour sa sexualité. Pense aussi aux autres beaufs qui se sont mariés comme la pire caissière de Franprix. Déplore de pouvoir être confondu avec des acheteurs de pavillons. Ai des envies de terroriste. M'amuse de ma propre bêtise.
Laumière, Laureen en forme. Nous allons chercher des clopes et de la bière, passons à 10 mètres du point d'atterrissage du scratch de la Poupou. Au Lorraine je cherche des yeux un visage connu au comptoir, personne, Laureen me passe une main réconfortante dans le dos.
Appartement de Tim et Philippe. Toujours clair et tranquille. Découpe des légumes, Laureen finit le taboulé, je lis les lettres d'injures compilées par Libé. Les autres invités arrivent. Je fais la carpe. Pense à l'aveugle et le paralytique, le sourd et le muet. Deux jolies jeunes femmes, Ramon, la plus jeune soeur et le beauf de Laureen. Je reste au stade de carpe souriante, fais le timide un brin névrosé. Me fais des crampes au mollets en essayant de me confondre avec mon fauteuil. Agitation au moment du départ, les babanes en bas font peur à nos chers bourgeois. Ils attendent les taxis planqués dans l'appartement. Je reste fumer un dernier joint avec Laureen. Débarrassage de table, gestes quotidiens, efficaces. Je repense à ce livre des éditions autrement, au bonheur de la simplicité. Une dernière bière. Pars tranquille.
Jaurès et ses strates de baiseurs. Les pressés, les honteuses, les qui se connaissent, les pour la nuit ou plus, les simili putes qui te font les poches. Souvenirs.
Croise Philippe qui rentre chez lui. Bla. Sourires, respiration.
Canal Saint Martin , Bataclan, Saint Sabin, rue du faubourg Saint-Antoine. J'observe les floppées de secrétaires en goguette. Parle seul, pas au bon moment.
All is quiet.

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